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Les surcharges de la libération

Une Ordonnance du Conseil National de la Résistance demande la surcharge des timbres à l’effigie de Pétain pour occulter son visage et rétablir la République.
Quelques surcharges sont régulièrement vendues à la poste, d’autres sont faites localement pour l’usage des Maquis. Beaucoup n’ont été surchargées qu’à des fins de bienfaisance, et sont vendues au profit d’œuvres diverses.
Enfin quelques unes sont « sollicitées » par des collectionneurs et marchants connus.

Toutes les timbres surchargés ont perdu leur pouvoir d’affranchissement le 1er novembres 1944. A compter de cette date ce ne sont plus que de vulgaires vignettes.

Quelques exemples de surcharges  :

Aigurande (Indre). La surcharge réalisée à la demande du Comité Local de libération sur l’instigation d’un officier FFI porte sur les Pétain.
Les timbres sont régulièrement vendus à la poste. Ces timbres ont servi dans une proportion de 50 % à l’affranchissement régulier des correspondances.

Caen (Calvados). Initiative privée, ces timbres n’ont jamais été vendus à la Poste. Les lettres connues sont adressées à des officiers FFI.

Lille (Nord). Surcharge officielle parue par décision du Commissaire de la République pour être utilisée dans tous le département du Nord. Seul le 1,50F Pétain est mis en vente à la poste, tous les autres sont non émis. Tiré à 550 000 exemplaires, il en est vendu 70 000. Le stock restant est annulé. La surcharge présente de nombreuses variétés

Lyon (Rhône). Les timbres ont été surchargés sous la supervision du receveur principal de Lyon en évitant au maximum l’impression de variétés. Un total de 12 045 000 timbres est surchargé. Ils sont vendus dans les département du Rhône, Ain, Isère, Savoie, Haute Savoie et Loire. Ils servent en outre dans le Jura, la Drôme et l’Ardèche.

Montreuil Bellay (Maine et Loire). L’émission demandé par le Commissaire de la République (Michel Debré) est réalisée début septembre 1944. Elle est vendue régulièrement à la poste. Toutefois, elle est supervisée par Georges Vassilieff négociant en timbre et un peu faussaire et comporte de nombreuses variétés, y compris tête bêche et textes Patriotiques. Une affiche d’époque incite à utiliser ces timbres surchargés.

Bordeaux ( Gironde). Réalisé à la demande du Commissaire de la République, les premiers timbres surchargés sont mis en vente dans tous les bureaux de Bordeaux le samedi 2 septembre 1944. Il sont créés en urgence avec des moyens rudimentaires; trois polices différentes sont utilisées pour la surcharge. Il existe de nombreuses variétés.

Quelques documents :

Lyon (Rhône). Tous les timbres courant en stock à lyon sont surchargés.
Les timbres Blason surchargés sont mise en vente le 19 septembre peu avant la fermeture du bureau. Des collectionneurs en achètent quelques exemplaires. Dans la nuit l’ordre arrive de Paris de ne pas les vendre. Ils seront détruits avec les invendus.
La série émise le 2 septembre 1944 comporte 15 valeurs (4 Mercure et 11 Pétain).

La série complète se trouve sur des plis philatéliques.

Paris (Seine). Timbre de service émis par les FFI et censé avoir été utilisé par eux pour le courrier transporté par motocyclistes pendant la libération, du 19 au 25 août.

Ces enveloppes tirées à 20 000 exemplaires sont vendues le 13 novembre 1944 au siège du Comité du Mouvement de Libération Nationale au profit des FFI

Bordeaux (Gironde). Le vendredi 1er septembre une rumeur se répand parmi les philatélistes de Bordeaux que les timbres à l’effigie du Maréchal Pétain allaient être surchargés suite à l’ordonnance du 29 août du Commissaire de la République. Beaucoup pensent que compte tenu du délai de fabrication la vente aura lieu le lundi 4 septembre. Pourtant les premiers timbres arrivent le samedi 2 septembre.

Cette lettre du 2 septembre est donc un premier jour de la surcharge libération de Bordeaux. On remarque que ce marchand a collé sur sa lettre une vignette du Secours National qui est une œuvre du Maréchal Pétain.

Tours (Indre et Loire). La surcharge «Tours Mairie» est faite sous les auspices du commandant Balzac qui dirige les FFI d’Indre et Loire. Ces timbres ont réellement circulé du 3 septembre à octobre 1944. Les tirages vont de 20 à 200 exemplaires selon les valeurs.

Bourg d’Oisan (Isère). Début juillet, le commandement FFI tenant l’Oisan décide d’organiser une fête du 14 juillet à Bourg d’Oisan avec pavoisement, défilé militaire, retraite aux flambeaux et, pour perpétuer le souvenir, vente de cartes avec surcharge au profit des FFI (50c Mercure + 9,50F, 70c Pétain + 24,30F et 1f Pétain + 49F). Les trois cartes réunies sont vendues 100F et on ne rend pas la monnaie. Tout est vendu pour un gain total de 90 050 francs.
Le 12 août les Allemands bombardent le village et reviennent. Beaucoup de cartes cachées à ce moment sont perdues.