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La drôle de guerre

Entre le 3 septembre 1939, jour de la déclaration de guerre, et le 10 mai 1940, jour de l’offensive allemande, il ne se passe pas grand chose sur le front. L’offensive Française de la Sarre débutée le 6 septembre 1939 se termine le 17 octobre et tout le monde se replie derrière ses lignes. C’est ce que l’on appelle la Drôle de Guerre.

Coté flammes, s’ajoutent à l’ordinaire les campagnes pour lever des fonds et une propagande destinée à contrecarrer la supposée cinquième colonne.

Les bons d’armement

Le décret du 30 juin 1939 étendu par celui du 30 octobre 1939 porte sur la création d’emprunts sous le nom de « Bons d’Armement » au profit de la Caisse Autonome de Défense Nationale. Ces bons vont de six mois à deux ans avec des intérêts de 2,50 à 3,50 %. Ils complètent les Bons de la Défense Nationale issus de la guerre de 14-18 à 4 % pour une échance à 3 ans. La valeur des bons va de 500 francs à un million de francs. Les intérêts sont défiscalisés.

La poste a été mise à contribution pour la promotion de ces bons.
Les message vont de « souscrivez », « avez-vous souscrit ?» jusqu’à « tu dois acheter».

Ces flammes sont très répandues dans toute la France.Flamme ondulée de la gare d’Orléans du 6 juin 1940. SOUSCRIVEZ / AUX BONS  / D’ARMEMENT  (Krag ORL415)

Lettre adressée de Paris le 30 décembre 39 à un militaire tchécoslovaque basé au camp d’Agde. AVEZ-VOUS / SOUSCRIT UN BON / D’ARMEMENT (RBV B124108)

Carte postale pour l’Espagne de Bordeaux avec le TU DOIS ACHETER / UN BON / D’ARMEMENT comminatoire (Flier BOR305)

Facture inadmise de Toulouse  « zone libre » pour Tours « zone occupée » POUR NOS / SOLDATS / UN BON D’ARMEMENT (RBV TOU721)

L’arbre de Noël aux armées

La fin de l’année approche et depuis septembre il ne se passe rien. l’armée s’ennuie et commence à perdre le moral ; on confond défensive et inaction. Dès octobre plusieurs œuvres se mettent en place pour l’envoi de colis aux militaires à l’image de ce qui avait été fait pendant la grande guerre. Le plus souvent en collaboration entre le Ministère de la Défense Nationale et de la Guerre et la Croix Rouge.
Début décembre plusieurs campagnes sont lancées comme celle du figaro pour le « colis de Noël ».
La campagne officielle est annoncée le 4 décembre en faveur de l’arbre de Noël aux armées.
Les PTT y participent avec l’émission de flammes « Pensez à l’arbre de noël aux armées ». Cette oblitération n’apparaît que tardivement sur le courrier vers le 20 décembre et seulement dans neuf bureaux parisiens.La flamme du bureau Paris X n’apparaît pour la première fois que le 28 décembre, soit quatre jours après Noël (RBV A10113)

La propagande Française

Pour répondre à la propagande Allemande, un Commissariat Général à l’Information est créé le 29 juillet 1939 (la guerre est déclarée le 4 septembre) avec des moyens très limités.
En janvier 1940, il met en place quatre flammes pour combattre les méfaits d’une supposée cinquième colonne et redresser le moral des troupes. Elles apparaissent sur le courrier parisien début février.
     En temps de guerre tout est secret d’état
     La victoire est une longue patience
     Détruire un mensonge c’est prendre un canon à l’ennemi
     Français n’écoutez que la voix de vos chefs

Ces slogans sont déjà pointés à l’époque pour leur ineptie comme le rapporte une lettre d’un sénateur au ministre des PTT « détruire un mensonge c’est prendre un canon à l’ennemi » : est-il phrase plus creuse et plus sotte ? et « la victoire est une longue patience », est-il une phrase plus fausse et plus pernicieuse, alors que tout devrait être fait pour galvaniser la volonté Nationale. ( Anette Aper et Bertrand Sinais, Lorsque les flammes dérangent…)

On peut légitimement se demander si le résultat est à la hauteur de l’enjeu.Paris XVII est le seul bureau à avoir utilisé cette flamme (RBV A18406)

Lettre pour la Grèce partie de Paris le 24 avril et arrivée à Paleó Fáliro le 30 avril.
Elle est au tarif étranger du 1er janvier 1940. Elle est oblitérée Paris XIV (RBV A12214)

Première de la série, elle apparaît le 3 février à Paris IX et le 13 à Paris XII (RBV A12214)

Utilisée dans deux bureaux Parisiens à partir de février, le troisième (Paris RP) ne la met en service que le 8 mai soit deux jours avant l’offensive allemande (RBV A07208)