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Les flammes de 1939 à 1945

L’oblitération de la lettre a deux fonctions : fixer la date de l’envoi et annuler le timbre.
Dès 1848, ces fonctions sont assurées par un timbre à date et une grille, une étoile ou un losange de points tous deux apposés à la main en deux opérations.
En 1876, la double frappe du timbre à date est adoptée. Pour accélérer le traitement, la machine d’Eugène Daguin permet dès 1884 d’effectuer ces frappes en une seule opération lettre par lettre.
La première machine à oblitérer automatique est mise en service en 1898. Elle comporte à coté du timbre à date un drapeau ondulé (une flamme). Rapidement plusieurs machines sont mises en service avec soit des barres droites, soit des barres ondulées. On trouve quelques rares textes de propagande pendant la guerre de 1914/1918.

Par une directive du 8 août 1923 (JO du 16) à MM. les préfets, le sous-secrétaire d’État aux postes et télégraphes autorise les flammes de propagande privées à intérêt touristique, foires , expositions et de « toutes manifestations d’ordre économique ou social présentant un intérêt national ». Il devient possible de diffuser sa promotion pour un coût modique. c’est un véritable raz de marée et plusieurs milliers d’empreintes sont réalisées en quelques années.

La première flamme illustrée est réalisée pour Nice en 1924

A la déclaration de guerre du 3 septembre 1939, les flammes présentent un large éventail de sujets touristiques ou d’intérêt général.
Seules deux flammes font référence à la guerre à venir « Notre Empire veut une marine forte » et « L’aviation est la plus belle des carrières ».
Avec la « drôle de guerre » apparaissent les appels à souscrire aux bonds d’armement puis début 1940 une campagne plutôt ratée contre la « 5e colonne ».
Après la signature de l’armistice, le 22 juin 1940, la France est coupée en deux. Elle compte 1,8 million de prisonniers de guerre sur une population de 41 millions d’habitants. Beaucoup de flammes touristiques, de promotions du tabac ou de l’alcool ou en faveur du bien être animal semblent déplacées. Par une note du 30 septembre 1940 les flammes « parlantes » sont interdites. Ne subsistent que les flammes de service des postes qui seront retirées de zone occupée en juin 1941.
L’État Français utilise les flammes pour sa propre propagande, pour le Secours National ou la Légion. En mai 1942 une campagne est lancée pour vanter un Empire qui aura disparu à la fin de l’année. A partir de 1943 la flamme est mobilisée face à la pénurie de papier.
La libération relativement rapide en Métropole ne génère pas de flamme. On trouve quelques textes patriotiques dans les colonies.
L’usage des flammes privées reprend lentement à partir de 1945.

 

 

Les références de flammes indiquées dans ce chapitre sont celles du «Catalogue des oblitérations mécaniques de France» par Gérard Dreyfuss chez Yvert & Tellier (1994)